Les Appareils de Chauffage et d’Éclairage

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worldfairs
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Les Appareils de Chauffage et d’Éclairage

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Texte de "L'Exposition Universelle de 1867 Illustrée"

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Les appareils de chauffage et d’éclairage forment une des classes les plus importantes de l’Exposition universelle. L’hygiène et le bien-être publics sont directement intéressés au perfectionnement de ces appareils. Tout homme soucieux de la santé des siens doit en faire le sujet de ses plus vives préoccupations.

Quand nous aurons dit que les appareils de chauffage se fabriquent en grande partie à Paris, Lille et Lyon; que les matières premières de cette industrie sont la fonte et la tôle; que la fabrication consistant en travaux de fonderie et d’ajustage, se fait exclusivement à la main; que les produits ne sont pas exportés; que, depuis 1855, les constructeurs se sont efforcés de modifier leurs travaux dans le sens de l’économie du combustible,— nous n’aurons plus à parler que des exposants.

En prévision de la place qui va nous manquer pour parler utilement de tous, nous adopterons Tordre indiqué par les récompenses que le jury a cru devoir décerner.
Parmi les médailles d’or nous trouvons dès l’abord la maison d’Hamelincourt de Paris. C’est M. d’Hamelincourt qui le premier a appliqué dans ses appareils la double circulation d’eau chaude qui est devenue la base du chauffage moderne. Frappé des avantages que présente le chauffage par l’eau chaude, il a cherché à en faire disparaître les inconvénients par son hydrocalorifère. Cet appareil se place dans la cave; il n’y a donc plus de fuites à craindre; et quoiqu’il soit d’un prix plus élevé qu’un calorifère à air chaud, il est préférable et pour la salubrité et la régularité de Tatmosphèie qu’il produit, et pour la sécurité qu’il donne sous le rapport de l’incendie et pour l’économie du combustible qu’il absorbe.

La maison de Mme veuve Duvoir-Leblanc et la maison de M. LéonDuvoir ont dignement soutenu une vieille réputation. Si leurs appareils ne présentent pas des modifications notables, leurs produits se distinguent par leur solidité et leur durée. Un des ingénieurs employés par cette importante maison, M. Guérin, a même obtenu, à titre de coopérateur, une médaille d’or.

MM. Lacarrière et Cie ont été assez favorisés pour pouvoir exposer dans le Parc, tout près du Carillon des cloches, les élégants échantillons de leur fabrication. Une médaille d’or a récompensé ces fournisseurs de la classe aisée.

Si la liste des médailles d’or est restreinte, celle des médailles d’argent présente un plus grand nombre de noms. Nous ne citerons qu’en courant, malgré le vif désir de nous arrêter, MM. Delaroche, Baudon, Joly, Grouvelle, Lecoq, Boyer, .etc.

Le nom de la Cie parisienne d’éclairage et de chauffage par le gaz se trouve parmi les médailles d’argent. Elle expose des appareils spéciaux pour le chauffage au coke. Le coke est, par la modicité de son prix, le plus avantageux de tous les combustibles. S’il n’est pas adopté partout, c’est que les cheminées de nos maisons ne sont disposées que pour le chauffage au bois et que toute autre matière qu’on y brûle répand une odeur désagréable. Pour éviter cet inconvénient, la Cie parisienne a fait exécuter de nouveaux appareils, dont les épreuves décisives ont donné des résultats satisfaisants. La combustion du coke peut être réglée à volonté, et la chaleur produite peut être complètement utilisée, ce qui n’est pas possible avec les combustibles qui brûlent avec flamme. Le public ne tardera pas à comprendre l’utilité de cette innovation qui se traduit pour lui par de véritables économies.

Nous passons avec M. Ch. Denis, qui emploie fort heureusement le gaz d éclairage au chauffage et à la cuisine, aux appareils d’éclairage.

Depuis le commencement de ce siècle, les lampes de M. Carcel sont en usage, et ce n’est qu’en 1836 que M. Franchot inventa le modérateur. Le gaz modifia profondément les appareils d’éclairage. Nous n aurons pas à nous arrêter aux lampes et aux appareils en bronze qui rentrent dans l’ameublement et font partie d’une industrie essentiellement française. Le goût de nos fabricants, encore une fois, triomphe sur tous les marchés; et si la modicité du prix des matières premières, permet, en Angleterre et en Allemagne, de donner à un prix inférieur les appareils d’éclairage ordinaires, nous luttons avec avantage contre toute concurrence pour les produits de luxe.

Un seul étranger, un Prussien, M. Stob-wasser, a prouvé par sa magnifique exposition de lampes qu’il savait être, pour l’élégance des formes et la richesse des ornementations de ses produits, à la hauteur des Français. Voilà une exception qui confirme pleinement la règle.

Nous ne pouvons passer sous silence les lampes de MM. Gagneau et Schlossmacher (médailles d’or).

MM. Audouin et Bérard (médaille d’argent) ont fait des études spéciales sur les becs à gaz qu’on emploie. Le point de départ de leurs expériences est ce fait bien connu, qu’une modification peu sensible en apparence dans la construction des brûleurs produisant la même lumière, peut avoir pour conséquence une différence notable dans leurs consommations.

Parlerons-nous, pour finir, des veilleuses, des allumettes?Nous le voudrions, mais force nous a été d’être court pour les grandes expositions : que les petites nous pardonnent de les sacrifier. A peine pouvons-nous transcrire de la liste des médailles d’argent les noms de MM. Four et Cie, à Paris (allumettes-bougies , de M. Zarzetski, à Pesth (allumettes de toute nature), et de la fabrique suédoise de Jon Kopping (allumettes amorphes).



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