Liège 2017 : sous l'expo, un morceau de ville
mardi 21 juin 2011 à 10h47
Le gouvernement fédéral soutient officiellement la candidature de Liège à l'organisation de l'Exposition internationale 2017. Si la capitale économique wallonne l'emporte, c'est tout un quartier de ville actuellement en déliquescence qui renaîtra.
C'est officiel : la ville de Liège est la candidate belge à l'organisation de l'Exposition internationale de 2017. Sa candidature a été déposée la semaine dernière par le gouvernement fédéral auprès du Bureau international des expositions (BIE). Le seul concurrent déjà déclaré est la ville d'Astana, au Kazakhstan. Mais d'autres candidats pourraient sortir de l'ombre dans les six prochains mois. Et la décision du BIE, qui regroupe 157 Etats et autant de votants, ne tombera qu'en novembre 2012.
En point de mire du Collège de la Ville de Liège, figure la dernière exposition internationale en date, qui s'est déroulée en 2008 à Saragosse et qui a attiré près de 6 millions de visiteurs et engendré des centaines de millions d'investissements. A Liège, les forces vives ont créé la SCRL (société coopérative à responsabilité limitée) Liège Expo 2017, qui a dévoilé les lignes de force de son dossier de candidature début juin, à l'Atomium. Pour cadrer au mieux les tenants et aboutissants de l'événement, Liège Expo 2017 s'est adjoint les services du bureau de consultance McKinsey.
Restait à définir un site porteur de 25 hectares, suffisamment central pour y transporter facilement des millions de visiteurs, cette surface n'incluant pas les terrains nécessaires pour les fonctions connexes indispensables (parking, logistique, sécurité...). «En outre, le lieu choisi devait contenir des emplacements construits par l'organisateur et libres de tous loyers, charges, taxes et frais autres que ceux inhérents aux services rendus. Le site de Coronmeuse, à l'entrée nord de Liège, a fait l'unanimité», explique Jean-Christophe Péterkenne, le président de la SCRL Liège Expo 2017, qui pointe encore la situation stratégique du lieu, à proximité immédiate du tracé du futur tram, qui reliera ce quartier au centre-ville, ainsi que l'accès à l'autoroute, très proche.
Un vrai projet pour reconstruire une porte de ville moribonde
Afin de concevoir le masterplan (plan masse) du futur site de l'Exposition, Liège Expo 2017 s'est adjoint les services d'un bureau d'architectes-urbanistes reconnu : VenhoevenCS, d'origine néerlandaise, spécialisé dans la conception d'éco-quartiers urbains.
En pérennisant la thématique choisie - Connecting the world, linking people - la volonté des édiles liégeois est, au terme de l'Expo 2017, de reconvertir les aménagements temporaires existants pour faire renaître un nouvel îlot de ville sur les cendres de l'actuel quartier périphérique moribond. Après dépollution et reconversion - notamment d'un quartier voisin de Bressoux transformé en zone multimodale et relié via une passerelle piétonne - le nouvel îlot sera appelé à devenir un modèle de développement durable jouant sur la haute performance énergétique des immeubles, la mobilité douce (sans voitures) et les espaces verts.
Pour ce faire, le bureau VenhoevenCS a travaillé de manière étroite avec les différents acteurs concernés par l'aménagement à long terme du site et de ses alentours. Notamment avec les différents services de la Ville de Liège et de la Ville d'Herstal, le fonctionnaire délégué à l'aménagement du territoire et le cabinet du ministre wallon Philippe Henry, en charge de ces matières, l'intercommunale de développement SPI+ et la SPAQuE, le site ayant été en partie occupé par des industries lourdes.
Un plan masse qui voit double
«Les bâtiments de l'Expo seront donc construits pour être facilement modulables et devenir à terme un nouveau quartier urbain dont l'affectation principale sera consacrée au logement. Une belle place sera aussi réservée aux services (écoles, bibliothèques, magasins et restaurants) et aux bureaux», explique Jean-Christophe Péterkenne. Le quartier ainsi créé devrait permettre d'accueillir 10.000 nouveaux habitants d'ici 2020.
Le plan masse initial envisage que les espaces soient composés d'une quinzaine de bâtiments communs, qui abriteront les pavillons des participants (pays et organisations), de deux pavillons indépendants (dont l'un abritera la représentation belge et l'autre, le pavillon de l'Union européenne) et de cinq pavillons thématiques, chacun sous une bannière spécifique. Enfin, des bâtiments fonctionnels seront destinés à remplir des services indispensables comme la restauration, l'information, la sécurité et l'accueil des enfants.
Au total, le programme de construction prévoit 156.000 m2 de surfaces bâties, dont 121.000 m2 au sol.
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