Pavillon américain de la science

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worldfairs
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Pavillon américain de la science

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Texte extrait d’un CD de Expo 2000 Hannover – L’histoire des Expositions Universelles

Trois des plus célèbres designers américains, Charles Eames, Raymond Loewy et Walter Dorwin Teague, eurent l'occasion d'appliquer dans les bâtiments, en forme de caisson, du pavillon américain de la science, le design d'exposition le plus moderne comme support pour justifier la promotion de la science américaine. Eames produisit, en guise d'introduction à la thématique, un film de quinze minutes pour sept écrans, projeté sur un long mur courbé et intitulé 'The House of Science', qui dévoilait les fondements et les perspectives des sciences. Les critiques contemporains firent l'éloge de la beauté des images - gros plans de fleurs en pleine éclosion, coulées de lave en ébullition, scientifiques en train d'observer et d'expérimenter dans des laboratoires de haute technologie et aussi de la perfection technique de la projection ponctuée de commentaires discrets et agrémentée d'une "musique électronique appropriée".

En guise de rétrospective sur les différentes réalisations des sciences depuis l'Antiquité, on reconstitua certaines constructions expérimentales importantes ; pour contraster, on avait installé des laboratoires modernes présentant le travail exécuté. 28 projets de recherche différents répondaient aux questions que tout un chacun peut se poser, comme par exemple "Quelle est la circonférence de la terre ou bien Comment les saumons retrouvent-ils le lieux de leur naissance pour y déposer leurs oeufs". Les visiteurs apprécièrent particulièrement les essais sur le comportement des animaux, par exemple avec des pigeons en situation d'apprentissage, que l'on récompensait avec de la nourriture lorsque le test était fini. Les grandes descriptions des systèmes de la physique et de la biologie, le système périodique des éléments de Mendeleïev et la spirale d'ADN de Watson et Crick étaient représentés par des maquettes tridimensionnelles suspendues dans les halles de l'exposition. A cela s'ajoutaient de nombreuses installations qui invitaient le visiteur à découvrir des phénomènes naturels.

Les spectacles de fusées et de voyages aérospatiaux furent très largement financés et équipés par la NASA, car les autorités américaines voulaient justifier les montants importants des dépenses alloués par le Président Kennedy pour le programme spatial de conquête de la lune. Le clou du spectacle fut la simulation du départ de la fusée Saturn, accompagnée d'une représentation sons et lumières. Le constructeur aéronautique Boeing attisa la curiosité des visiteurs avec son "Spacearium" qui conviait à un voyage intergalactique en fusée dans un système d'étoiles situées à deux millions d'années lumière pour rejoindre Andromède, la nébuleuse spirale. L'illusion du voyage fut si parfaitement rendue par l'utilisation de la plus grande lentille de projection et d'un écran géant, que la plupart des visiteurs, pris de vertige, durent se cramponner aux balustrades prévues à cet effet.

L'afflux de visiteurs dans le pavillon de la science fut très important ; toutes les vingt minutes, on laissait rentrer une nouvelle vague de visiteurs. Au total, on enregistra 6 748 000 visiteurs dans ce pavillon. Le lendemain de la fermeture de l'exposition universelle, le gouvernement loua le bâtiment au prix symbolique d'un dollar par an et y installa le Pacific Science Center, qui, depuis, s'attache à transmettre au public le plus large, les différentes conquêtes et réussites des sciences.

Le thème du voyage dans l'espace fut également exploité dès les premières semaines de l'exposition dans le parc d'attractions 'Gayway', avec des genres de divertissement pour le moins douteux. Quelques showgirls de la 'Planète Eve', les seins nus, exerçaient leurs charmes sur des astronautes vêtus de combinaisons spatiales à paillette en matière plastique. Le spectacle fut stoppé dès la mi-mai pour "des raisons professionnelles et d'aucune manière d'ordre moral" comme le fit comprendre un porte-parole de l'exposition universelle.



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