Pavillon du Luxembourg

Expo Brussels 1958 - Architecture, pavilions, gardens, urban furniture, pictures, drawings, videos
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Pavillon du Luxembourg

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Article extrait du livre "Le Luxembourg à l'Exposition Mondiale de Bruxelles 1958"


Le Thème de Bruxelles 1958
Bilan du Monde pour un Monde plus humain



Autant de nations représentées à l’Exposition Universelle et Internationale de Bruxelles 1958, autant de pavillons divers contiennent le secret des pays qui les ont construits. Chacun a essayé de s’exprimer, de définir son âme et son génie. Ainsi, dans l’enceinte du Heysel, presque tous les peuples du Monde ont l’occasion de se reconnaître, de reconnaître leurs affinités et de se donner la main.

Architectes et ingénieurs ont rivalisé pour adopter les solutions les plus audacieuses, les plus incroyables et que seuls la technique et les matériaux modernes permettent de réaliser. Ainsi est né un foisonnement de formes multiples et étranges, empruntées à la faune ou à la flore, à la géométrie ou à la cristallographie. Les possibilités de la technique de nos jours ont permis de créer une esthétique du 20e voire du 21e siècle, libérée de toute tradition d’harmonie architecturale, inspirée par la pure fantaisie ou bien par un fonctionnalisme simple ou dicté par des réflexions scientifiques très précises.

Le buste de son Altesse Royale Madame la Grande Duchesse au hall d'accueil
Le buste de son Altesse Royale Madame la Grande Duchesse au hall d'accueil

Et au milieu de ces acrobaties techniques s’élève l’Atomium, la plus étonnante de toutes.

Miracle de science et de technique modernes.

C’est le symbole de l’Exposition de Bruxelles 1958 tout comme la Tour Eiffel fut en 1889 le symbole de l’Exposition Universelle de Paris.

A ce signe s’attache tout un ensemble de réflexions et de considérations qui font de l’Exposition de Bruxelles une manifestation particulière, d’une inspiration nouvelle, originale. Ce n’est plus une Exposition dans laquelle les nations exhibent en une rivalité pacifique les productions matérielles et morales, conquêtes de leur génie à une époque déterminée. Cette Exposition est bien encore cela, mais elle est aussi autre chose.

Les organisateurs bruxellois ont voulu qu’elle innove en ce sens que par une sincère et absolue franchise et une sérieuse recherche de la vérité, par la soumission à un thème, elle réponde à « l’angoissante question de savoir quelle est la place, quel est l’avenir de l’homme dans le Monde moderne ».

Le thème est le suivant: «Nous voulons, sur tous les plans de l’activité humaine, dresser le bilan du Monde moderne, aider les peuples à prendre une conscience aiguë et dynamique de l’obligation qui s’impose à eux de rendre à ce Monde figure humaine, suggérer, enfin, d’une manière concrète et réaliste, les moyens à mettre en œuvre pour atteindre pareil objectif ».

Pour comprendre le sens de l’Exposition de Bruxelles, il faut donc se représenter l’intention vaste et le dessein élevé des organisateurs qui sont de dresser le bilan du Monde actuel, en vue de rendre ce Monde plus humain.
Il ne convient pas dans cette publication d’étaler les raisonnements qui ont amené les organisateurs à ce thème, mais chacun de nos contemporains se rend compte, de par sa propre expérience, que notre époque si merveilleuse par ses progrès dont les applications pacifiques pourraient ouvrir les plus belles perspectives, est une époque profondément inhumaine ou plus encore, déshumanisée. Découvertes scientifiques et réalisations techniques, au lieu de servir l’Homme, paraissent n’avoir eu que pour effet de rendre la vie humaine plus difficile, de rendre plus lourde la tâche de l’homme. Au lieu de lui créer des loisirs nouveaux, la machine lui impose un rythme qui n’est pas à sa mesure. La mise en service des nouveaux moyens de transport, les uns plus rapides que les autres, des moyens de communication, d’information et de documentation de tous ordres, qui devraient permettre une connaissance mutuelle plus large et un rapprochement plus intime, au lieu de rapprocher peuples et individus, n’ont eu pour effet que l’isolement toujours croissant de l’Homme dans un compartimentement étroit de sa profession et de son étroite individualité.
Et en plus, s’il arrive à l’Homme de se plonger dans la méditation et de réfléchir sur son avenir, un véritable sentiment d’angoisse le saisit devant les sombres perspectives que projettent à l’horizon les inventions et découvertes scientifiques et leurs applications. « Contemporains de l’automation, de l’énergie nucléaire », écrit M. Ch. Everarts de Velp, le Secrétaire Général que la Presse belge a dénommé le « Penseur » de l’Exposition, « témoins de victoires scientifiques quotidiennes, bénéficiaires d’un potentiel de loisirs inimaginables il y a cinquante ans, disposant des instruments de connaissance et de culture les plus perfectionnés, malgré tout cela, à cause de tout cela peut-être, nous ne pouvons nous défendre d’une peur très réelle.

Le pavillon luxembourgeois avec l'Atomium
Le pavillon luxembourgeois avec l'Atomium

Nous avons une nette conscience du fait qu’arrivés au sommet de notre puissance matérielle, nous ne sommes plus, comme le voulait Protagoras, à la mesure des choses ».

La conception d’un nouvel humanisme adapté aux réalités et aux exigences de notre époque est peut-être le remède de la crise actuelle. Grâce à l’Exposition de Bruxelles le Monde se trouve en face du problème. Des conceptions nouvelles doivent avoir lieu et se réaliser. Elle voudrait y donner le branle. C’est là l’idéal élevé qu’elle poursuit, c’est le but qu’elle s’est assigné.

« Son objectif essentiel est de suggérer les voies à suivre pour arriver à la solution de la crise du monde moderne. En amenant les peuples à montrer non pas tant ce qu’ils font que ce qu’ils sont, elle entend les aider à exposer d’une manière à la fois compétitive et pacifique, les méthodes qu’ils préconisent pour réhumaniser le monde moderne; elle veut donner aux foules qui parcourent l’Exposition, une révélation frappante de ce monde, de sa diversité, de son avenir, des dangers qui le guettent et amener ces foules à une prise de conscience commune et dynamique de l’interdépendance des peuples et de l’urgente nécessité de larges échanges, non seulement matériels, mais aussi spirituels. Bruxelles 1958 a donc la prétention de présenter un bilan complet du monde moderne, de dégager de ce bilan les éléments positifs, de mettre en lumière les grands courants qui guident aujourd’hui l’humanité et, sur la base de cette synthèse, d’imprimer une orientation nouvelle aux activités humaines ».


Luxembourg, Face au Thème de Bruxelles

Ce vaste thème de Bruxelles, ce merveilleux objectif de l’Exposition, il faut les avoir présents à l’esprit si l’on veut saisir la signification et la portée idéale de cette manifestation mondiale, et si l’on veut en apprécier la très haute valeur. Il faut aussi les connaître pour juger et apprécier les différentes participations nationales et internationales.

Comment réaliser la participation luxembourgeoise?

Le Commissariat Général luxembourgeois a traité le thème en attachant de l’importance surtout à deux points. D’abord, pour montrer ce que nous sommes, il fallait traiter et exposer « le complexe géographique, historique, économique » particulier à notre peuple. L’aspect humain qui s’attache aux manifestations et productions luxembourgeoises les plus essentielles a été suggéré. Ensuite, nous avons cherché à mettre en valeur tout ce que le Luxembourg peut offrir à ses voisins sur les plans où s’exerce une activité qui dépasse le cadre limité de nos possibilités et de nos moyens. L’organisateur luxembourgeois a cherché par des éléments concrets, artistiquement présentés, à montrer les aspects généraux et particuliers de la vie politique, économique, technique et sociale.

Les divers éléments présentés ont donc une signification. Ce sont des symboles qui parlent. L’interprétation que nous allons en donner n’est pas et ne peut pas être l’unique interprétation possible. Mais elle s’attache à démêler divers traits essentiels qui, dans les grandes lignes, peuvent servir de fil conducteur.

&quot;Affranchissement&quot;<br />Sculpture de L. Wercollier
"Affranchissement"
Sculpture de L. Wercollier

Il convient de relever que la section luxembourgeoise occupe une surface (4300 m²) qui, si on la compare aux surfaces occupées par d’autres nations plus grandes, n’est pas réduite à l’échelle du pays. Le Commissaire Général, M. Guillaume Konsbruck, en a donné les raisons dans sa préface. Ce point une fois admis, tout ce qui est dit dans les pages qui suivent rentre dans la bonne perspective. Loin des exagérations de toute sorte, notre unique souci était celui de la vérité. La véritable échelle des grandeurs n’est pas violée.



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Le Pavillon Luxembourgeois, image fidèle du pays



Dans la vaste enceinte de l’Exposition mondiale où sont représentées cinquante-trois nations et organisations internationales du Monde entier, le Pavillon luxembourgeois s’intègre dans un ensemble qui situe le pays sur la carte de l’Europe d’après-guerre: il fait partie du Benelux. L’Avenue du Benelux, qui conduit vers l’Atomium et se continue par l’Avenue de Belgique, sur laquelle donnent les Pavillons belges, le longe sur sa façade principale. La Porte Benelux est toute proche et le Pavillon des Pays-Bas est situé en face. Cette proximité locale et ce voisinage montrent le Luxembourg comme l’un des trois éléments de la nouvelle Union économique qui a été signée à La Haye le 3 février 1958.

Notre pays apparaît ainsi à Bruxelles dans la compagnie de ses voisins et partenaires réels. Par lui-même, le Pavillon est une image fidèle du Grand-Duché. Dès l’entrée on s’en rend compte, car en posant le pied sur les marches qui montent vers le hall d’accueil, on foule réellement le sol du pays. Les dalles brutes qui composent ces marches et dont la couleur grise et bleuâtre luit sur la terrasse et jusque dans l’ombre du hall, sont de schiste ardennais, provenant de nos ardoisières. Le visiteur étranger averti reconnaît que ce matériau est extrait du massif primaire des Ardennes. Pour le visiteur luxembourgeois, l’«E’slek» est présente avec son sol grisâtre et bleuâtre et sa roche qui affleure sur les flancs des coteaux abrupts et pittoresques des vallées à travers lesquelles les cours d’eau et les routes cherchent leur voie. Le pied qui foule ces marches se rappelle les escalades dans les taillis, dans la bruyère et le genêt.

Le pavillon luxembourgeois au soleil printanier du 20 avril 1958
Le pavillon luxembourgeois au soleil printanier du 20 avril 1958

Les deux halles, la grande Halle d’exposition et celle plus petite réservée au Tourisme sont disposées de manière à dessiner sur le sol du Heysel la lettre L, initiale de notre nom. Disposition fortuite peut-être et qu’on note en passant! Mais non fortuit est le choix des matériaux que les architectes ont employés pour la construction. Car les matériaux sont destinés à exprimer l’idée de notre pays.
L’acier constitue l’élément principal. Le pays voué à la production de l’acier, dont toute la vie économique est conditionnée par la métallurgie et qui doit son prestige dans le Monde à son industrie sidérurgique, est représenté par cette construction métallique. D’autres pavillons sont aussi en acier (ce matériau préféré de notre époque qui permet toutes les audaces), chez nous il a la valeur d’un symbole: il révèle la structure nationale, économique et humaine.

Selon les principes de l’architecture suspendue, à la mode, la pesante masse d’acier de presque mille tonnes, ne touche le sol qu’à quelques endroits. Tout le corps des bâtiments est suspendu en l’air et s’appuie sur un système portatif constitué par des chevalets. Le système portatif principal de l’ossature se répète dans les deux bâtiments du Pavillon: deux chevalets, chacun à quatre montants en biais, d'une hauteur de 12,75 mètres pour la « Halle d’Exposition » et un chevalet à quatre montants de 9,10 mètres pour la « Halle du Tourisme ». Ces chevalets forment avec les traverses des cadres rigides pouvant absorber tous les efforts qui agissent sur la charpente.

Aucun élément fonctionnel de la construction n'a été dissimulé, ni l’ossature ni les poutres. Les joints, les intersections aussi restent visibles tout comme les boulons et les rivets. On s'est gardé de vouloir rien cacher. Au contraire ... on voulait montrer . . montrer la facture, le travail, la technique . . . afin de guider a pensée vers le monde de ceux qui ont produit cet acier dans les convertisseurs d’Esch-sur-Alzette, Dudelange, Differdange, Rodange, laminé ces poutres sous la pression des bloomings, coupe et ajusté, forgé, soudé et rivé selon les indications des épures et des plans, évalué le poids, calculé la force et la résistance, bref, pour le guider vers le monde des aciéristes, des ingénieurs, des constructeurs. Tout le hall d’accueil respire à dessein cette atmosphère technique. Et encore — la dignité de ce lieu représentatif mise à Part ⁿ y a-t-il pas aussi un brin de romantisme du Travail . . . C'est un local industriel, une halle d’usine que l’on aurait aménagée et ornée pour une manifestation sociale ... ou pour la célébration de la Fête du Travail.

On n'aurait pas pu mieux réparer cette rencontre avec le monde des constructeurs et des ouvriers d’usine. Et puisque ce monde est international et pareil dans tous les pays producteurs d'acier, le visiteur n'aura pas la peine à imaginer cette part essentielle de la métallurgie dans la vie et le sort des hommes qui peinent dans nos usines, autour des hauts fourneaux, des convertisseurs, le long des trains de laminoirs ou qui se penchant sur les forges et s'accroupissent sur les sutures dans la lueur aveuglante des chalumeaux électriques. Leur labeur, leurs préoccupations professionnelles et humaines se cristallisent dans cette vision.
Vision moderne et humaine ! Pour nous, évocation de vie luxembourgeoise !

Mais voilà un nouveau témoignage de la présence authentique du Luxembourg. Au centre du hall d’accueil on marche sur une mosaïque multicolore en carreaux cérames de Wasserbillig, disposés d’après un dessin du peintre Joseph Probst. C’est la carte de visite de cette industrie, qui, sur les berges de la Moselle, a établi ses halles et ses quais et dont les cheminées caractérisent la silhouette de la petite ville mosellane.

Le restaurant au pavillon du tourisme
Le restaurant au pavillon du tourisme

Sur les bords de ce « hall d’accueil » sont placés des « voiles » de béton. L’un d’entre eux compose un écran derrière le buste de la Souveraine. Les quatre autres sont des ensembles ajourés où brillent des verreries multicolores. Le béton a donné un sertis autochtone à des œuvres d’art de Frantz Kjnnen et de François Gillen. Ciment de provenance luxembourgeoise, dont la fabrication se situe dans le prolongement de l’industrie sidérurgique !

Un jardin, pour être luxembourgeois à Bruxelles, se doit d’être fleuri de roses et garni de vases de poterie. En juin et en juillet, il y aura des roses dans le jardin du Pavillon. Quant aux poteries, elles sont là, rougeâtres et rugueuses, plantées de fleurs et de plantes vertes. Elles font entrer le jardin extérieur jusque sous le toit du hall d’accueil.

C’est Nospelt, ses potiers, sa tradition artisanale qui sont présents. Présence sous une autre forme de la terre luxembourgeoise et d’une tradition populaire évoquant tout un folklore qui n’est pas mort malgré la fermeture des primitifs ateliers de Nospelt. Car il revit chaque année dans les aimables fantaisies de notre lundi de Pâques au marché traditionnel et pittoresque de l’«E’maischen.»

Enfin, partout où le permettait l’aspect de notre Pavillon, le bois est employé, bois de nos forêts, bois du pays que la Révolution française avait baptisé d’après son aspect le plus caractéristique « Département des Forêts ».
Ainsi se fait-il que notre Pavillon est un abrégé de la géographie économique et humaine du Luxembourg, une petite encyclopédie schématique de ses régions, de leurs produits, des activités humaines qui s’y exercent. Par ailleurs, les deux volumes vitrés et transparents, simples et sereins, classiques somme toute, équilibrés et sans fantaisie, bien solidement placés sur leurs pattes, au milieu des acrobaties architecturales et des formes inquiétantes d’autres pavillons, sont l’expression de la sincérité, de la solidité, de la santé morale de notre peuple.



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Dynastie et Histoire Nationale

L’effigie de S.A.R. Madame la Grande-Duchesse orne le hall d’accueil. Un buste en pâte de Sèvres dû au sculpteur Gust Trémont se dresse devant un « voile » de béton que Frantz Kinnen a rendu vivant en y dessinant une composition de lignes et de nervures qui se développent, se croisent et se rejoignent selon son rythme. Des fleurs entourent la stèle. L’ensemble est d’une sobriété et d’une dignité parfaites. Il manque un peu de grâce. Les fleurs l’apportent. Qu’elles soient toujours de couleurs gaies, éclatantes... et en profusion.

C’est l’hommage que, dans l’enceinte de l’Exposition mondiale, les Luxembourgeois rendent à leur Souveraine qui, depuis bientôt quatre décades, tient les rênes du gouvernement. Elle a partagé avec son peuple les bonnes et les mauvaises heures de sa récente destinée et gagné l’attachement indéfectible du pays. Son règne est devenu synonyme de liberté démocratique, de prospérité, de paix politique et sociale.

Si, comme en fait foi cette effigie, un véritable culte personnel est voué chez nous à la Grande-Duchesse Charlotte, dans le cadre de l’Exposition la présence du buste de la Souveraine actuelle du Luxembourg a encore un autre sens.
Il s’y exprime une vérité qui se dégage de l’histoire du pays: la fidélité traditionnelle à la personne des Souverains qui ont porté le nom de Luxembourg dans l’histoire millénaire du pays, depuis sa fondation en 963 par le Comte d’Ardenne Sigefroi jusqu’à nos jours. Ils ont illustré ce nom aux époques les plus diverses, dont nous nous rappelons si volontiers celle du Moyen âge finissant où des représentants de la Maison de Luxembourg ont donné quatre Empereurs au Saint-Empire et régné sur la plus grande partie de l’Europe centrale et occidentale, Henri VII, Charles IV, Wenceslas II et Sigismond. La lignée de nos souverains se trace sans lacune de Jean l’Aveugle (1346), Comte de Luxembourg, Roi de Bohême, au Grand-Duc héritier Jean, héritier actuel de la Couronne.

Les diverses dynasties n’ont pourtant pas seulement dans l’histoire du Luxembourg assuré la défense et la glorification d’un nom, mais à des périodes cruciales, elles ont assuré réellement la sauvegarde des intérêts vitaux du pays, son indépendance et son autonomie. Car l’histoire du Luxembourg renferme à côté des périodes d’existence autonome aussi de longues périodes de domination étrangère qui n’étaient pas les plus heureuses.
Ainsi se condensent dans cette effigie des sentiments et des pensées de divers ordres concernant l’Auguste Personne qu’elle représente, mais concernant aussi les intérêts qui touchent au fond politique et à l’assise traditionnelle de l’Etat luxembourgeois.


La Tradition Chrétienne

Dans le hall d’accueil, où sont réunies les données de base de la vie et de l’histoire luxembourgeoise, le domaine spirituel devait avoir un symbole. Il est contenu dans l’œuvre du peintre-verrier François Gillen. C’est, pareille à un vitrail d’église, une verrière abstraite composée de dalles de verre enchâssées dans du béton.

Le semeur, de Frantz Kinnen
Le semeur, de Frantz Kinnen

Son appartenance aux choses du culte est patente. De ces verres, d’une luminosité intense, de ces blancs, de ces rouges, de ces jaunes et de ces bleus que traversent des nervures artistiquement disposées qui s’effilent, s’élargissent, se brisent et s’entrecoupent, naît une atmosphère qu’aucun autre moyen n’aurait pu exprimer avec la même force: les couleurs sont celles de la mystique religieuse, les rythmes ceux de l’élévation de l’âme dans la prière. L’artiste a intitulé son œuvre «Glorification de Saint-Willibrord». Le titre, qui déroute, ne s’explique que par la volonté des organisateurs d’évoquer le rôle que joue la foi chrétienne dans l’histoire et la vie luxembourgeoise, de souligner l’œuvre religieuse et humaine que le christianisme a accomplie dans le pays depuis le temps, où, au VIIe siècle, Saint-Willibrord, évangélisa nos contrées. En effet, ce fut ce moine, originaire du Northumberland, qui convertit les Frisons et qui fonda à Echternach en Luxembourg une abbaye célèbre qui, au Moyen âge, fut un centre réputé d’art et de science. La basilique d’Echternach où repose le Saint, est aujourd’hui un des monuments historiques les plus vénérables du Luxembourg. Elle est en même temps un foyer religieux vers lequel la célèbre Procession dansante attire chaque année à la Pentecôte des milliers et des milliers de pèlerins luxembourgeois et étrangers.

L’œuvre accomplie par les moines d’Echternach continue ses effets dans le domaine spirituel. Mais l’œuvre qu’ils ont accomplie dans le temporel est également mémorable. Elle a été même fondamentale pour le développement du pays. Car, à côté de la Bible, ils enseignèrent la culture des champs et, pendant de longs siècles, furent pratiquées par nos paysans les méthodes de culture enseignées par l’Abbaye d’Echternach, dont les possessions étaient éparpillées dans tout le pays, bien au-delà des frontières actuelles du Grand-Duché.


L’agriculture, les eaux, les forêts, le vignoble

Les méthodes agricoles ont évolué, mais l’Agriculture est restée comme naguère l’un des éléments principaux de la vie nationale. Le terroir continue à jouer son rôle prédominant. Une grande richesse est dans les sillons de nos champs et dans les bras de nos paysans, car pour son approvisionnement le pays, à peu de chose près, se suffit à lui-même.

Champs, eaux, forêts et vignes du Luxembourg, la vie végétale, animale et humaine qui y règne, l’importance humaine et économique qu’ils ont pour le pays, voilà ce que ressuscitent ici les verres multicolores des trois éléments que le peintre Frantz Kinnen a composés.

Le statisticien y parle. Car l’artiste a travaillé d’après un programme que le Ministère de l’Agriculture lui avait soumis. Ainsi se fait-il que, tout comme dans les anciens monuments des Mayas, récemment mis à jour par les archéologues, les figures qu’on a tenues longtemps pour de simples ornements dictés par le sens esthétique de ce peuple, n’étaient en fait que les signes concrets de la mathématique rigoureuse du calendrier qui dominait toute la vie des Mayas, ici, dans les verres multicolores sont consignées pour l’Agriculture les données statistiques de l’économie nationale, ce despote de la vie moderne. Que la population rurale comprend 17 % de la population totale du pays (un paysan sur 6 habitants), qu’un agriculteur nourrit sept compatriotes, que sur quatre Luxembourgeois actifs on compte un agriculteur . . . examinez ces panneaux artistiques, cherchez à déchiffrer, vous trouverez dans ces images les réponses à votre curiosité d’économistes. — Et le sociologue y parle aussi. . . dans cette image revendicatrice du vieux paysan qui, après une vie de labeur, se repose ... et a droit à la retraite assurée. N’est-ce pas une émouvante justification de la création des caisses de pension et de retraite en faveur de nos paysans qui viennent d’être fondées ?

Vendanges à la Moselle Luxembourgeoise
Vendanges à la Moselle Luxembourgeoise

Moi, je me suis laissé émouvoir par le poète. Car Kinnen a mis dans ses compositions toute la poésie que sa ferveur, nourrie par les impressions de son enfance vécue dans les champs, lui a dictée. Le coq qui se lève et appelle au travail quand la lune pâlit, le soleil qui règle la vie des campagnes, l’éclosion, la croissance et le mûrissement, forces mystérieuses de la nature, l’haleine fraîche de la verdure ou la dense chaleur d’un champs d’épis, l’onde limpide peuplée de poissons, la vie plantureuse de la ferme, les peines des travailleurs et les joies de la récolte ou des vendanges . . . toutes ces images ont un langage poétique et émouvant ...

Le thème de Bruxelles étant l’Homme, aurait-on pu évoquer plus humainement nos campagnes?



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Article extrait du livre "Le Luxembourg à l'Exposition Mondiale de Bruxelles 1958"

Quelques clichés du pavillon luxembourgeois


&quot;Matière maîtrisée par l'Esprit&quot;
"Matière maîtrisée par l'Esprit"

Stands des Industries Moyennes
Stands des Industries Moyennes

Assemblage de poutrelles par L. Wercollier symbolisant l'Industrie du Fer
Assemblage de poutrelles par L. Wercollier symbolisant l'Industrie du Fer

&quot;La joie de vivre à Luxembourg&quot; par A. de Giers
"La joie de vivre à Luxembourg" par A. de Giers

Le hall d'accueil
Le hall d'accueil

Le Luxembourg dans le Monde
Le Luxembourg dans le Monde

La maquette de l'Aménagement hydro-électrique de l'Our.<br />La station de pompage de Vianden sera la plus grande station de pompage du monde
La maquette de l'Aménagement hydro-électrique de l'Our.
La station de pompage de Vianden sera la plus grande station de pompage du monde

La maquette de l'Extension de la Ville de Luxembourg
La maquette de l'Extension de la Ville de Luxembourg

Composition par Mett Hoffmann
Composition par Mett Hoffmann

Le Timbre-Poste Luxembourgeois
Le Timbre-Poste Luxembourgeois

&quot;Eclosion&quot; de Frantz Kinnen<br />Participation de Mondorf-les Bains
"Eclosion" de Frantz Kinnen
Participation de Mondorf-les Bains

Vue d'ensemble du Hall du Tourisme
Vue d'ensemble du Hall du Tourisme

Terrasse et Jardins du Pavillon
Terrasse et Jardins du Pavillon

L'Escalier de sortie du Pavillon du Tourisme
L'Escalier de sortie du Pavillon du Tourisme



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Article extrait du livre "Le Luxembourg à l'Exposition Mondiale de Bruxelles 1958"

La Métallurgie

A l’industrie sidérurgique il fallait une représentation digne de son importance essentielle pour la vie du pays. Une grande partie du Pavillon d’Exposition y est consacrée. Elle est évoquée par un texte, un élément plastique et des photographies. Voici le texte : «L’Age d’Or de l'Acier au Grand-Duché de Luxembourg»

« L’industrie sidérurgique forme l’ossature de l'économie nationale.

En répartissant sur la population le total annuel de 3,5 millions de tonnes, chaque Luxembourgeois se trouve être le producteur d’un lot de 12 tonnes d’acier par an, ce qui le place au sommet de l'échelle mondiale de la production d’acier par tête d’habitant. Le Grand-Duché exporte près de 98 % de son acier.

En temps normal, l’industrie sidérurgique et minière occupe environ 2/3 de toute la population ouvrière industrielle du pays. Ces «Records» sont la somme de toutes les forces matérielles et morales de la Nation et témoignent de son haut coefficient vital. Ils sont le fruit du progrès technique, de l’organisation et de la gestion réfléchie, du niveau professionnel élevé et de la Paix sociale.

Quelques stands d'exposition du Grand Pavillon
Quelques stands d'exposition du Grand Pavillon

Ils sont l’œuvre commune d’un petit pays dont le travail fait la force de sa faiblesse. »

« Le travail, force de notre faiblesse ». Comme c’est juste de le dire et même de le souligner. Mais il faut bien comprendre. Les «Records» dont parle ce texte ce n’est pas de la vantardise. C’est la définition d’une vérité humaine. Ils sont là pour dire l’opiniâtreté, la ténacité, la force d une race qui œuvre dans un pays où le minerai est en abondance, oui. . . mais un minerai pauvre, pays ou il n'y a pas un gramme de charbon et en plus, qui se trouve enfoui à l’intérieur des terres, loin des canaux ou des voies fluviales, ces artères commodes et gratuites.

L’élément plastique est formé par une tôle laminée à Dudelange. La figure pleine de tensions, énergique et bourrue, s’appuie sur trois pointes aiguës, se déploie, se replie en des triangles et se termine en un envol dont l’élan est maîtrisé. Elle a été exécutée d’après une idée de l’architecte-conseil du Pavillon, M. Tony Biwer, dont il convient d’ailleurs de souligner ici le rôle de premier plan qu’il a joué dans l’aménagement intérieur du Pavillon.

M. Tony Biwer explique son idée: «Cette figure en tôle montre le théorème de Pythagore et trois pyramides triangulaires qui se soutiennent mutuellement: Pourquoi?
Parce que nous voulons exprimer que l’Homme a maîtrisé la matière par la science et par l’effort volontaire.

Parce que les trois Sociétés sidérurgiques luxembourgeoises, Arbed, Hadir, Rodange, travaillant hiérarchiquement d’une façon indépendante, se rencontrent néanmoins au sommet.
Matière maîtrisée par l’intelligence,
Pyramides hiérarchiques,
sont le symbole de la pensée nourrissant l’action qui devra donner aux êtres et aux choses leur véritable dimension et améliorer ainsi la condition humaine. »

Tout le problème de notre époque est là. Donner aux êtres et aux choses leur véritable dimension . . . améliorer la condition humaine. C’est le thème de Bruxelles. Le texte fait rêver. Et si, de cette place et de ce texte, vous levez les yeux, dehors, tout proche derrière le vitrage du Pavillon, vous apercevez l'Atomium dont les boules et les bras brillent là-haut dans le ciel. Imposante et émouvante figure, symbole de l’Exposition. Elle suggère le thème à une échelle gigantesque, mondiale. Car l’image de ce signe a parcouru le monde entier, et d’un bout à l’autre de la terre, dans les deux Amériques, en Asie, en Afrique et en Europe il a lancé son appel à tous ceux qui pensent et qui se sentent responsables, à tous ceux qui sont victimes de cet âge du fer, qui sont hantés par l’angoisse et l’inquiétude de la civilisation atomique, il lance son appel à la solidarité, à la réflexion et à l’action pour rendre notre vie plus humaine et notre monde plus habitable.

De l’endroit où vous êtes l’effet est pathétique et poignant. Car l’Atomium est, agrandi 200 milliards de fois, un seul des milliards de cristaux de métal qui composent cet élément de tôle de Dude-lange qui est devant vous et que vous pouvez toucher de la main. O merveille de la science contemporaine que de connaître la structure de la matière! O merveille de la technique que de pouvoir imiter à des dimensions gigantesques ce cristal de métal microscopique.

Serti en béton des vitraux au Hall d'Accueil
Serti en béton des vitraux au Hall d'Accueil

Et nous . . . dont le destin est si intimement lié à ce métal acier, nous, petit Luxembourg, voilà que se trouve tracée notre voie, que notre sort est jeté. Grâce à notre acier nous sommes engagés dans le rythme de cette époque et confrontés avec ses problèmes. Nous en vivons, oui. . . et même bien, mais quelles obligations ne sont pas les nôtres! Produire toujours davantage pour vivre, rivaliser avec les autres pour nous maintenir, améliorer nos outils pour subsister, progresser avec la science et la technique pour garder le pas. Notre petit coin de terre, notre nation ! . . une petite roue engagée dans le cycle infernal de la machine mondiale qui tourne à un rythme inhumain. Dans cette course effrénée que nous avons intérêt à courir, nous devons garder notre place. Mais où mènera-t-elle? . . . Vers un monde plus humain? Ou vers plus d’inhumaine hâte, plus d’angoisse, plus d’inquiétude? A nous comme aux autres de rechercher, au moins chez nous, la bonne solution.

La volonté ne manque pas. Témoin, l’ouvrier devant le feu du convertisseur qui est là sur la photo avec son air pensif et son visage sérieux et attentif.

Image d’hier peut-être que cet ouvrier et ce convertisseur, car demain cette même aciérie d’Esch-sur-Alzette, de Dudelange où les convertisseurs crachent le feu, ne sera-t-elle pas complètement délaissée par les hommes, automatisée à son tour avec le reste de nos usines. Usines sans êtres humains alors, usines dirigées par des cerveaux électroniques, usines fantômes où circulent des trains sans conducteurs, où les hauts fourneaux se chargent et se déchargent d’eux-mêmes. Que de loisirs en perspective pour notre population ouvrière ; mais que de problèmes nouveaux à maîtriser. Tout notre système social si merveilleusement équilibré en ce moment, ne sera-t-il pas détruit demain, de ce fait... — Et même sur le plan technique et scientifique l’automation sera-t-elle la solution définitive, péremptoire, éternelle? Ne trouvera-t-on pas mieux encore? C’est vraisemblable, car les sociologues et les philosophes de notre époque ne sont-ils pas arrivés à établir un paradoxe étonnant et significatif: Plus nous avançons, disent-ils, dans le progrès matériel qui devrait nous permettre d’alléger la servitude du travail et d’élargir nos loisirs, plus nous œuvrons pour accélérer le processus des découvertes scientifiques et de leurs applications.

Serti en béton des vitraux au Hall d'Accueil
Serti en béton des vitraux au Hall d'Accueil

L’industrie moyenne

Le monumental élément en tôle d’acier représentant l’industrie sidérurgique est flanqué de deux grands panneaux ajourés. Ils contiennent des vitrines éclairées dans lesquelles sont exposés les produits de l’industrie moyenne luxembourgeoise. Son programme de fabrication ample et varié est fortement documenté. Les industries des fabrications métalliques produisent « une gamme allant du clou de chaussure et de la fermeture-éclair jusqu’à l’installation complète de hauts fourneaux ». Dans l’éventail de la production des biens d’équipement non métalliques et de consommations se présentent les produits des industries textile, chimique, alimentaire, du tabac et de la céramique. Dans la vitrine de la Faïencerie, la statue « La Capricieuse » du sculpteur Nina Grach-Jascinsky mérite d’être spécialement mentionnée.

Productions nombreuses destinées à la consommation intérieure et à l’exportation, activités diverses qui permettent des conclusions de tout ordre sur la vie du producteur et celle du consommateur. A nos visiteurs de les en tirer et de se faire à l’aide de cette illustration une image de l’industrie et de la vie dans ce secteur.

Les grands travaux

S’équiper et s’organiser, produire et écouler la production sont affaire des entreprises, créer l’infrastructure nécessaire à l’exercice et à l’expansion des activités sociales, c’est l’affaire de l’Etat. Les années d’après-guerre le montrent soucieux de ses devoirs, social et humain, et à l’examen de conscience de Bruxelles 1958, il fait excellente figure.

Quelques faits: en 1945 les dernières opérations de la guerre atteignent le pays presque dans ses forces vives. La moitié du pays est en ruines. L’Etat reconstruit cent pour cent à sa charge maisons et fermes, hôpitaux et écoles, routes et ponts, bâtiments publics et privés. La reconstruction est terminée en 1954. L’Etat continue à moderniser et à restaurer dans la Capitale et dans le pays. Les chemins de fer sont électrifiés, les routes élargies, une jeune armée casée dans un nouveau logement, l’aéroport agrandi, des maisons de retraite sont construites... et de nouveaux plans, de nouveaux projets sont à l’étude, attaqués et mis en voie de réalisation.


Tout ceci pourqu’on trouve la perspective dans laquelle on doit voir les choses représentées, car aurait-on voulu montrer en maquettes tout ce que l’Etat a fait dans le secteur des travaux publics, le Pavillon entier en aurait été rempli. Seules deux maquettes y sont exposées d’ouvrages dont la valeur est insigne pour la communauté nationale et internationale. C’est une maquette de l’aménagement hydroélectrique de la Haute-Sûre et une autre de l’aménagement hydroélectrique de l’Our.

Serti en béton des vitraux au Hall d'Accueil
Serti en béton des vitraux au Hall d'Accueil

La construction du barrage d’Esch-sur-Sûre (Haute-Sûre) et de son usine hydroélectrique produisant du courant de pointe, a été entreprise pour améliorer la situation énergétique du pays qui dépend à présent encore de la production d’énergie électrique par les usines thermiques. Comme le pays ne dispose pas de mines de charbon, cette situation le rend tributaire à ce point crucial de l’approvisionnement énergétique de facteurs nombreux dont les variations peuvent avoir des conséquences inattendues et regrettables. Par la construction d’une centrale de pointe à Esch-sur-Sûre et d’une usine au fil de l’eau à Rosport sur la Basse-Sûre qui vient d’être entamée aussi, le pays réalisera une certaine autonomie et se pourvoit des sources d’énergie nécessaires pour satisfaire les besoins croissants de la consommation par l’industrie privée et les chemins de fer. En plus, le barrage-réservoir d’Esch-sur-Sûre créera au milieu d’un paysage ardennais une zone de tourisme d’un charme nouveau... et subviendra aux besoins d’eau potable et industrielle. De cette façon sera résolu le problème de l’approvisionnement en eau d’une importante partie du pays.

L’aménagement hydroélectrique de Vianden représente la plus grande centrale de pompage du Monde. Il est intéressant, comme le dit l’inscription qui accompagne la maquette, par sa situation internationale au cœur des régions industrielles du Nord-Ouest de l’Europe. Grâce à sa capacité et à sa puissance elle est destinée à rendre de grands services dans le cadre de la marche parallèle des réseaux européens, qui est en train de se développer. Son but est de transformer l’énergie de nuit (énergie de moindre qualité) en énergie de jour (énergie de haute qualité).



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Re: Pavillon du Luxembourg

Message par worldfairs »

Article extrait du livre "Le Luxembourg à l'Exposition Mondiale de Bruxelles 1958"

Au service de l’Europe

Des palais majestueux représentent à Bruxelles l’Europe naissante, la Communauté des six, l'Organisation Européenne de Coopération Economique, le Conseil de l’Europe. La révolution qui s’opère en ce moment parmi les nations européennes y est illustrée avec un faste qui révèle les forces vives de notre antique continent. L’Exposition Mondiale, Bilan du Monde, aurait été incomplète sans la représentation de la Jeune Europe. Et dans cette représentation Luxembourg a sa part, équitable et juste, celle qui lui revient proportionnellement à sa capacité politique et économique. Notre contribution à la cause commune est documentée dans ces ensembles.

Le Pavillon du Luxembourg aurait pourtant été incomplet lui aussi, notre enquête nationale aurait été fragmentaire, si, dans l’étalage de notre personnalité particulière, n’avait pas figuré au moins l’allusion au rôle que le pays a joué et joue dans l’Organisation de l’Europe. Cette allusion est faite à l’aide de la maquette qui montre l’Extension de Luxembourg sur le plateau du Kirchberg à proximité du centre de la ville (selon une étude de M. H. Luja, Architecte-Urbaniste). C’est le site que la Municipalité et l’Etat grand-ducal mettent à disposition pour la création de la Cité Européenne nouvelle dans le cas où les gouvernements des six pays en décideraient ainsi. Luxembourg est prêt à accueillir la jeune Europe.

Nulle fanfaronnade, nulle revendication ne sont liées à cette exposition. Simplement un fait est rappelé de cette façon. Luxembourg est depuis 1952 le Siège de la première Communauté Européenne, celle du Charbon et de l’Acier, qui y a établi différents de ses organismes: la Haute Autorité, la Cour de Justice, le Conseil spécial de Ministres et de nombreux services qui s’y rattachent. Ils ont travaillé dans d’excellentes conditions. Tous les services administratifs ainsi qu’un peuple de fonctionnaires et leurs familles ont trouvé dans la Capitale du Grand-Duché, grâce à l’initiative du Gouvernement, de la Municipalité et des particuliers, des conditions de travail et de logement irréprochables.

C’est qu’aujourd’hui, cette vieille terre historique de Luxembourg, au cœur de l’Europe entre deux mondes, le monde germanique et le monde celto-latin, aux portes de quatre nations, continue a jouer le rôle que l’Histoire semble lui avoir départi. C est maintenant et ce fut toujours un lieu de rencontre international, un carrefour des peuples. Le bilinguisme traditionnel aide le pays a s’initier à la compréhension des mentalités humaines très différentes qui se sont développées de part et d’autre de ses frontières et qui, au cours de l’histoire, se sont si souvent dressées les unes contre les autres avec la volonté de se détruire.
Esprit de compréhension et partant, esprit de conciliation ; esprit de respect mutuel et partant, esprit de sacrifice! Ces principes sont chez nous, qui avons souvent été victimes des dissensions de nos grands voisins, comme les éléments d’une leçon de civisme national. Ils ont profondément pétri l’âme populaire et représentent la conviction politique de l’homme de la rue. Le corollaire du service a la communauté internationale s’en est suivi comme une conclusion logique et naturelle.

Quelques stands d'exposition du Grand Pavillon
Quelques stands d'exposition du Grand Pavillon

N y a-t-il pas là des faits ? N’y a-t-il pas là une richesse que nous devons souligner, richesse morale, richesse humaine que nous pouvons produire avec nos richesses matérielles? Ne contribue-t-elle pas à conférer à notre peuple sa qualité de membre de la famille européenne? . . .

Document de valeur que l’évocation de ce récent passé et que ce coup de sonde en profondeur dans la psychologie nationale. Dans le cadre de l’examen de conscience de Bruxelles et dans le cadre dé jà recherche du nouvel humanisme, ces faits sont des éléments qui comptent.


Transports et Communications

Mais voilà que reparaît le fantôme de l’époque. La volonté humaine, les meilleures dispositions psychologiques et morales ne suffisent pas! S’intégrer dans une communauté humaine signifie s’intégrer dans une communauté technique, signifie s’intégrer dans le vaste réseau dont les transports et les communications de tous ordres, à des étages différents, entourent les hommes et les pays, sur la terre et dans les airs. Rail, route, transports aériens, télécommunications!

&quot;Voile&quot; de béton au Hall d'Accueil
"Voile" de béton au Hall d'Accueil

La trame de ce réseau est dense au Luxembourg et des efforts sont faits pour le rendre plus dense encore. Son caractère de Capitale distingue Luxembourg-ville dans cet ordre d’idées parmi les autres villes de même grandeur. Son aéroport du Findel avec sa piste de 3 km de longueur répond aux besoins les plus exigeants. En prévision de la mise en service des grands quadriréacteurs commerciaux, les autorités responsables étudient, comme en fait foi la maquette de l’extension de la ville, le prolongement de cette piste d’envol à une longueur de 4 km. Les liaisons avec le monde extérieur sont donc assurées.

Les Communications postales ne sont pas une simple chose technique. Elles aussi se soumettent à une idée et cela avec efficacité. Car que de lettres affranchies aux timbres multicolores répandent dans le monde entier la bonne parole de la coopération internationale et de l’entente des peuples. La participation de notre Administration des Postes, Télégraphes et Téléphones au Pavillon luxembourgeois est intelligemment consacrée à cette idée. Sur une mappemonde lumineuse paraissent en couleurs grâce à l’alternance de la lumière « noire » et d’un éclairage électrique, les timbres émis à Luxembourg pour le 75 e Anniversaire de l’Union Postale Universelle (émission de 1949), « Les Droits de l’Homme par l’Europe Unie » (1951), celui émis en 1955 en l’honneur des Nations Unies, en 1956 en l’honneur de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier, en 1956 pour l’Europe et en 1948 à l’effigie de S.A.R. Madame la Grande-Duchesse.


Radio-Télé-Luxembourg

« Le stand de Radio-Télé-Luxembourg », dit l’explication de la Direction du Poste, « représente la schématisation optique d’un émetteur de radio. Des signaux lumineux qui s’allument successivement montrent les différentes phases d’une émission radiophonique, depuis l’enregistrement du son jusqu’à sa diffusion sur les antennes.

Vingt-quatre téléviseurs répartis tant dans la salle d’exposition que dans la salle du tourisme et du restaurant signalent la présence de Télé-Luxembourg et constituent une particularité de la Section luxembourgeoise à l’Exposition.

Radiodiffusion et Télévision, évoquées par Fr. Kinnen
Radiodiffusion et Télévision, évoquées par Fr. Kinnen

Ces téléviseurs sont alimentés par un car de reportages placé à côté du Pavillon grand-ducal. L’équipement électronique de ce car comprend trois caméras de prises de vues et un télécinéma. Grâce à cet appareillage, les visiteurs du Pavillon pourront se divertir en contemplant, soit les images du Télémiroir prises à l’intérieur du Pavillon, soit en suivant les programmes de Télé-Luxembourg et les films documentaires industriels ou touristiques réalisés spécialement pour l’Exposition ».

Il fallait cette présence de Radio-Télé-Luxembourg dans le Pavillon luxembourgeois. Car depuis 1931, date de la création de Radio-Luxembourg, et depuis 1955, date de la création de Télé-Luxembourg, notre nom est entré dans l’empire des ondes et les pulsations électromagnétiques du vaste champ de sensibilité que créent les antennes et les émetteurs de Luxembourg, Junglinster, Dudelange et Marnach, le transportent aux oreilles et aux yeux de 15 millions d’auditeurs et d’un nombre toujours croissant de téléspectateurs. Et avec notre nom . . . une variété de programmes. Oui... et c’est là que résident les problèmes.

Ne convoyeraient-elles que des messages d’une sérénité classique, désintéressée ou officielle, que tout serait en ordre. Mais les programmes font tout pour ne pas être exclusivement sereins ? Ils attirent, charment, flattent, passionnent ... et voilà nos écoliers immobiles, tendus, passifs, pendant des heures et des heures cloués devant l’écran de télévision au lieu d’être devant leurs cahiers d’études. Voilà le cercle de famille qui se dissout et s’ouvre en un demi-cercle sans âme devant cette « boîte » parlante et vibrante de sons et d’images. Les immenses bienfaits qu’apporte cette invention merveilleuse de la télévision comme divertissement, comme instrument de culture, d’information, de documentation sont malheureusement contrebalancés par une séquelle de désavantages manifestes.

Nous autres Luxembourgeois ne changerons pas le cours des choses et la radio et la télévision qui portent notre nom se développeront selon les lois générales qui sont inhérentes à leur nature. Mais nous, comme tous les membres de familles humaines, nous, comme tous ceux qui n’ont pas encore complètement perdu le sens de la vraie condition humaine, nous sommes en droit d’attendre que par la confrontation de Bruxelles cette invention merveilleuse trouve elle aussi sa voie et s’intégre dans les moyens mis en œuvre pour l’avènement du nouvel humanisme, pour la sauvegarde des droits de la personnalité humaine et de ses facultés créatrices, seule source de plaisirs dignes de l’homme.


Mondorf-les-Bains

Au milieu de ces choses sérieuses, lourdes de matière et de sens, un jeu d’eau.


Une source jaillit entre quatre pétales gigantesques en cuivre qui hésitent à s’ouvrir. La corolle est posée sur un tablier dont les grosses dalles en verre multicolore encastrées dans du ciment reluisent de toutes les teintes des tulipes en fleur. Et la douce pluie qui retombe a les reflets délicats des jacinthes.

&quot;Eclosion&quot;, Oeuvre de Frantz Kinnen.<br />Participation de Mondorf-les-Bains
"Eclosion", Oeuvre de Frantz Kinnen.
Participation de Mondorf-les-Bains

La figure représente Mondorf-les-Bains et son eau qui guérit le foie.

Une source naît d’une fleur qui éclot. C’est bien que Mondorf soit conté ainsi ... ses fleurs, son parc, sa source, espoirs des médecins et des patients!


Le Tourisme

Un pavillon spécial est consacré au tourisme. C’est un lieu de repos avec une fontaine à vins; c’est un restaurant ; c’est une terrasse au grand air et un jardin avec de la verdure et des fleurs. Je voudrais qu’il y en ait davantage. Nous aurions pu et dû le dire avec plus de fleurs. Nous l’avons dit avec des vues du pays en photographie : des paysages urbains tels que Luxembourg-Ville, Vianden, Echternach, des paysages campagnards, des vues de nos châteaux ardennais de Bourscheid, Esch-sur-Sûre, Wiltz, et même cette grande photographie en couleurs de plus de 22 mètres prises sur les hauteurs de Diekirch — la plus grande photo en couleurs du monde, dit-on — qui respire si admirablement l’atmosphère paisible et naturelle du pays.

luxembourg30.jpg

Nous l’avons dit aussi avec des vins — du Moselle naturellement — et des fruits. Comme ça tout le monde comprend et sait de quoi il s’agit! Tourisme démocratique, Tourisme social! C’est notre originalité. Le pays y trouve son compte, mais il rend aussi service.

Quoi de plus beau qu’un pays qui s’offre et qui est utile! Utile aux travailleurs qui sont las, fatigués par les embarras des villes et des métiers, las de vivre entre les grands murs gris et sur les trottoirs asphaltés, las du fracas des moteurs et des machines et qui ont soif de grand air, de repos, de solitude, soif de verdure, de soleil, de ciel bleu. N’est-ce pas un éden qui s’offre à tous ceux qui veulent revoir la Création, la Nature et ses merveilles ? La Nature chez nous est un philtre qui rajeunit et humanise. Nos grands bois, nos fraîches vallées, nos campagnes ondoyantes . . . c’est là le philtre.

luxembourg31.jpg

Et nous Luxembourgeois, qui communions avec cette nature, qui faisons bon ménage avec nos campagnes, nos forêts, nos bêtes, nous ignorons encore les trésors que renferme notre propre pays, nous rêvons des pays étrangers, de la Belgique, de la Hollande, de la France (nos voisins à Bruxelles, comme chez nous), de leurs grands centres d’Art, de leurs paysages, et des horizons lointains de leurs mers.

Les autres viennent chez nous. Nous allons chez eux. Il faut bien qu’on bouge et qu’on change, qu’on profite des trains, des autos, des avions, qu’on s’embarque dans l’engrenage éreintant de la machinerie des transports et des voyages. Il faut être au diapason de l’époque ... !

luxembourg32.jpg

Incorrigible humanité de notre temps! Trouvera-t-on le remède pour la guérir . . . pour la guérir malgré elle ?



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Re: Pavillon du Luxembourg

Message par worldfairs »

Article extrait du livre "Le Luxembourg à l'Exposition Mondiale de Bruxelles 1958"


La description de notre Pavillon serait incomplète si nous ne mentionnions pas qu’une Salle spéciale a été aménagée pour le Rotary Club International. C’est dans cette Salle que les Rotariens du monde entier se rencontrent en une fraternelle communauté. Nous sommes fiers d’offrir l’hospitalité à un organisme dont la devise «Servir» se rapproche si intimement de celle qui est la nôtre. Mentionnons aussi que cette Salle est ornée de tableaux abstraits, œuvres de peintres luxembourgeois: Will Dahlem, Henri Dillenbourg, François Gillen, Mett Hoffmann, Jean-Pierre Junius, Coryse Kieffer, Joseph Probst, Michel Stoffel et Lou Theisen.

&quot;Le pêcheur&quot;<br />Vitrail de Frantz Kinnen
"Le pêcheur"
Vitrail de Frantz Kinnen

&quot;Glorification de Saint Willibrord&quot;<br />de François Gillen
"Glorification de Saint Willibrord"
de François Gillen



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Re: Pavillon du Luxembourg

Message par worldfairs »

Article extrait du livre "Le Luxembourg à l'Exposition Mondiale de Bruxelles 1958"


Le Plan du Pavillon et des Jardins

REZ-DE-CHAUSSEE<br /><br />1 - ENTREE PRINCIPALE<br />2 - HALL D’ACCUEIL<br />3 - DYNASTIE<br />4 - CULTES<br />5 - AGRICULTURE - VITICULTURE -SYLVICULTURE<br />6 - ESCALATEURS<br />7 - CUISINE<br />8 - RESTAURANT - BRASSERIE<br />9 - TERRASSE<br />10 - JARDIN
REZ-DE-CHAUSSEE

1 - ENTREE PRINCIPALE
2 - HALL D’ACCUEIL
3 - DYNASTIE
4 - CULTES
5 - AGRICULTURE - VITICULTURE -SYLVICULTURE
6 - ESCALATEURS
7 - CUISINE
8 - RESTAURANT - BRASSERIE
9 - TERRASSE
10 - JARDIN

PREMIER ETAGE<br /><br />11 - SIDERURGIE<br />12 - INDUSTRIES MOYENNES<br />13 - MONDORF-LES-BAINS<br />14 - TELE-RADIO-LUXEMBOURG<br />15 - URBANISME<br />16 - P.T.T.<br />17 - BARRAGES<br />18 - COMMUNICATIONS INTERNATIONALES<br />19 - TOURISME<br />20 - BAR<br />21 - SALLE DE BANQUETS<br />22 - RENSEIGNEMENTS<br />23 - SORTIE<br />24 - TELESIEGE
PREMIER ETAGE

11 - SIDERURGIE
12 - INDUSTRIES MOYENNES
13 - MONDORF-LES-BAINS
14 - TELE-RADIO-LUXEMBOURG
15 - URBANISME
16 - P.T.T.
17 - BARRAGES
18 - COMMUNICATIONS INTERNATIONALES
19 - TOURISME
20 - BAR
21 - SALLE DE BANQUETS
22 - RENSEIGNEMENTS
23 - SORTIE
24 - TELESIEGE

Conception: René Mailliet, arch. e.p.f.

Exécution: René Mailliet, arch. e.p.f.
Pierre Reuter, arch. e.p.f.

Conseillers artistiques: Michel Stoffel
Joseph Probst Pe’l SCHLECHTEZ
Alexis de Giers

Conseiller technique: Jean Prouvé

luxembourg37.jpg

Notice explicative concernant la construction technique

Le système portatif principal de l’ossature se répète dans les 2 bâtiments du pavillon: 1 chevalet à 4 montants en biais, d’une hauteur de 12,75 m dans le « Pavillon d’Exposition » (53,01 m x 21,01 m) et de 9,12 m dans le « Pavillon du Tourisme » (26,61 x 21,01 m). Ces chevalets forment avec les traverses des cadres rigides pouvant reprendre tous les efforts qui agissent sur la charpente.

Les éléments constituant les chevalets sont assemblés par soudure en forme de caisson. Divers joints de montage sont boulonnés.

Les deux poutres-maîtresses supérieures, d’une longueur en porte-à-faux de presque 10 m, supportent toute la toiture, ainsi que tous les pans vitrés.
La toiture est formée de bacs autoportants, système « Prouvé », réalisés par pliage à froid de tôles, d’une épaisseur de 4 mm. Les bacs, d’une longueur totale de 23,50 m, sont utilisés pour l’évacuation des eaux pluviales qui s’écoulent par le tuyau-collecteur placé dans les poutres-maîtresses et les montants du chevalet.

Le plancher est formé de bacs autoportants obtenus par pliage à froid de tôles minces. Ces bacs juxtaposées forment un ensemble très rigide. Les charges du plancher sont reprises par des poutres-maîtresses dont les appuis sont encastrés aux montants du chevalet.

Les appuis à rotule sont réalisés à l’aide d’une demi-sphère en acier coulé, d’un diamètre de 24 cm. Celle-ci permet aux pieds des chevalets un mouvement de rotation dans tous les sens.

Le poids de la charpente du « Pavillon d’Exposition » s’élève à 555 to, celui du « Pavillon du Tourisme » à 256 to. Sont compris dans ces poids les bacs formant la toiture, le dallage et les fers à vitrage. Le poids de la passerelle reliant les 2 pavillons est de 11 to.



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Re: Pavillon du Luxembourg

Message par worldfairs »

Article extrait du livre "Le Luxembourg à l'Exposition Mondiale de Bruxelles 1958"


Liste des Exposants individuels


ADMINISTRATION DES POSTES, TÉLÉGRAPHES ET TÉLÉPHONES
Luxembourg

Cie LUXEMBOURGEOISE DE TÉLÉDIFFUSION
Luxembourg

ÉVÊCHÉ DE LUXEMBOURG
Luxembourg

MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE ET DE LA VITICULTURE
Luxembourg

MINISTÈRE DES TRANSPORTS ET DE L’ÉNERGIE
Luxembourg

MONDORF-LES-BAINS
Mondorf
L’eau qui guérit le foie

SERVICE GOUVERNEMENTAL D’EXPANSION ÉCONOMIQUE ET TOURISTIQUE
Luxembourg

ALUMINIUM LUX
Dudelange
J. Weyrich s. c. n. c.

ARDOISIÈRES DE HAUT-MARTELANGE
Haut-Martclange (Perlé)

CÉODEUX S. A.
Lintgen/Luxembourg
Robinets-valves pour gaz comprimés, liquéfiés etc.

CÉRABATI S. A.
Wasserbillig
Manufacture de carreaux et mosaïque en grès cérame

Cigarettes et Tabacs
HEINTZ VAN LANDEWYCK
Luxembourg
31, rue de Hollerich

ENGINEERING & INDUSTRIAL Co
Luxembourg
Boulevard Prince Henri
Engineering Chimie

EURAMCO
Luxembourg
17a, rue des Bains
Promotion Nouvelles Techniques Brevets

FARACO S. A.
Luxembourg
Millewé - Tél. 224-29
Rails-conducteurs et tous accessoires

Fédération des BRASSEURS
8, avenue de F Arsenal Luxembourg
groupant les brasseries: Battin à Esch/Alzette, Bofler-ding à Bascharage, de Clauscn à Luxembourg-Clausen, de Diekirch à Diekirch, de Dudelange à Dudelange, d’Esch (Buchholtz) à Esch/Alzctte, Funck-Brichcr à Luxembourg-Grund, Henri Funck & Gic à Luxcm-bourg-Neudorf, de Luxembourg (Mousel) a Luxembourg-Clausen, Simon à Wiltz

FONDERIE ET ATELIERS DE MERSCH S. A.
Mersch
Pompes, Compresseurs, Robinetterie etc.

GOODYEAR S. A.
Luxembourg

Hts.-FOURNEAUX & ACIÉRIES DE STEINFORT
pr. adresse: Cockerill-Ougrée à Seraing
production: phénol synthétique et sulfite de soude

IDÉAL
Tannerie de Wiltz S. A.
Peausseries diverses, Courroies, Trépointes

KRIKOX
Fabrique de Produits Alimentaires
Walferdange (Luxembourg) - Tél. 211 04, 210 50

MAPRÉ S. A.
Machines et Appareils de Précision
Diekirch

PITZ-SCHWEITZER
Ettelbruck
Distillerie Nationale

SECALT
Luxembourg
appareils de levage et de traction
Tirfor - Tanfil - Quartett

SIVIA
Société de Réfrigérateurs Sivia
à Vianden

SOC. GÉN. PRODUITS PLASTIQUES
Luxembourg


VILLEROY & BOCH
Faïencerie
Luxembourg-Ville

USINE DE WECKER
S. a r. l.
Wecker
Fonderie et Atelier de construction de Machines

S. A. des Ane. Etablissements
PAUL WURTH
Luxembourg Charpentes métalliques, Fonderie d’acier


G.I.S.L.
GROUPEMENT DES INDUSTRIES SIDÉRURGIQUES LUXEMBOURGEOISES
Tous produits Sidérurgiques

groupant :
A.R.B.E.D. S. A.
Luxembourg
Monopole de vente: Columcta S. A., Luxembourg

HADIR
Differdange
Poutrelles GREY Aciers Mds.
profilés, Feuillards, Tubes



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