Palais de l'Asie Russe

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Palais de l'Asie Russe

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Texte et illustrations de "La construction moderne - 19 mai 1900"

La Russie n’a pas de palais sur la Seine, mais au Trocadéro s’élève une reconstitution du Kremlin, qui abrite l’Exposition de l’Asie russe. Ce pavillon est l’œuvre de M. Meltzer.

asierusse-01.jpg



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Re: Palais de l'Asie Russe

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Texte et illustration de la revue "L'Exposition Illustrée" de 1900

asierusse01.jpg

Partie de la façade principale qui se trouve à droite du bassin central du Trocadéro lorsqu'on regarde le palais. A gauche du grand porche, on remarque la salle du trône, percée de cinq fenêtres et où l'écusson impérial forme motif central.

Derrière, apparaît un pan de la muraille crénelée du Kremlin. Dans le plus haut donjon, de 45 mètres de hauteur, un carillon joue des airs populaires russes.



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Re: Palais de l'Asie Russe

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Texte et illustration de la revue "L'Exposition Illustrée" de 1900

asierusse02.jpg

Cet angle sud-est du palais de l'Asie russe, en arrière de la façade principale, présente un aspect de forteresse qu'accentue, à gauche, le coin de mur crénelé de l'enceinte intérieure.

En dépit de ces apparences rébarbatives, l'intérieur présente une décoration moscovite des plus riantes et une exposition de produits du plus vif intérêt.



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Texte et illustration de la revue "L'Exposition Illustrée" de 1900

asierusse03.jpg

A droite, s'ouvre l'entrée principale du Palais.

Le bâtiment bas qui se trouve immédiatement à gauche, avec ses cinq fenêtres surmontées au centre de l’aigle impériale, est la salle de réceptions destinée au tsar et aux grands dignitaires de l'empire.

Elle a été placée près de l’entrée conformément à l'antique usage russe qui veut que le premier venu ait accès auprès de l’empereur.



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Texte et illustration de la revue "L'Exposition Illustrée" de 1900

asierusse06.jpg

Les collections privées de l'émir de Bokhara.

Cet émir est le souverain d'un état de l'Asie centrale, dans le Turkestan, tributaire de la Russie.

L'ensemble de la décoration, le style, les tapis, les costumes, les objet d'art, les palmiers, tout indique qu'il s'agit d'un pays oriental moins froid que la Sibérie.



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Texte et illustration de la revue "L'Exposition Illustrée" de 1900

asierusse07.jpg

Vue d'ensemble de la salle de la Sibérie. Elle donne une impression bien nette d'un pays de fourrures et de pelleteries.

Au centre domine un énorme phoque, perché sur un iceberg. Tout autour sont groupés des ours, des renards, des martes, des loutres, des hermines, etc.

Sur le devant figure un curieux traineau d'Ostiaks attelé de rennes.



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Texte et illustration de la revue "L'Exposition Illustrée" de 1900

asierusse08.jpg

Façade méridionale du palais, par où l'on entre dans la salle d’exposition des apanages impériaux et dans la salle consacrée à l’industrie des pétroles de Bakou.

Toute cette partie est entourée de jardins où figurent des plantes exotiques provenant du Jardin Botanique de Saint-Pétersbourg.



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Texte et illustration de la revue "L'Exposition Illustrée" de 1900

Un coin de la salle de l'Asie centrale : Les marchands de tapis du Turkestan
Un coin de la salle de l'Asie centrale : Les marchands de tapis du Turkestan



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Re: Palais de l'Asie Russe

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Texte et illustration de la revue "L'Exposition Illustrée" de 1900

asierusse09.jpg

Vue prise dans la salle de la Sibérie, le pays des fourrures par excellence, ou l'on remarque, naturalises ou en peau, l’ours blanc, le morse, le loup, le phoque à fourrure, la loutre, les différentes espèces de renards et de martres, l'hermine, le petit gris, etc.

A ces produits naturels se mêlent les costumes et les armes usuelles des populations du pays.



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Re: Palais de l'Asie Russe

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Texte et illustrations de "L'exposition en famille"

La Chine touche les confins de la Russie d’Asie sur la-carte du Monde. Ici, à l’Exposition, elle touche également la section Russe. A peine ai-je souri au plus énigmatique sourire d’un jeune chinois, que me voilà en face de trois à quatre grands tcherkesses, en grands bonnets d’astrakan blanc, à la longue redingote boulonnée, à pans battant des bottes de cuir verni. Ils vendent des cannes sur le seuil d’une porte basse.

Et me voilà brusquement passé de l’enchantement de l’Empire du Milieu à l’émerveillement du grand Empire du Nord. .Te suis en Sibérie : peaux d’ours blancs, peaux de martre, blanches hermines, peaux de loutres, renards, tapis, descentes de lits, grands ours noirs, empaillés, phoques, rennes, indigènes en cire couverts de peaux de bêtes, individus de race ghiliake en traîneau, masques de samoyèdes, poissons desséchés du fleuve Amour, défenses de mammouths à demi rongées par les siècles depuis les origines du monde, crânes d’animaux antédiluviens façonnés en idoles grossières, objets en or et en pierre travaillés par les peuplades sibériennes et offerts en hommage à la divinité, si grotesquement représentée, bison énorme, robuste et trapu, trophée de chasse de Sa Majesté l’Empereur Nicolas II, des oiseaux empaillés, des chevêches blanches, des perdrix blanches, des blés, des seigles, des orges en bottes et qui fleurent bon le terroir. Voilà l’aspect en bloc de cette salle immense où tout serait à décrire et à examiner. Et je descends. Autre spectacle, imprévu. Dans la salle centrale, c'est la Russie chaude, celle de l’Asie qui louche la Perse, l’Afghanistan. Des soieries, des étoffes moirées, brodées. Et des marchands syriens, avec leurs chatoyants costumes si pittoresques, au turban relâché. A côté, l’exposition envoyée par l'émir de Boukhara, vassal de la Russie, étoiles brillantes, objets d'art oriental, pierreries. Puis, l’exposition du Turkestan, récoltes de céréales, minéraux, des tigres, des oiseaux de l’Oural, de l'or, de la malachite, de la pierre. Et des photographies de villes et villages, des modèles de grandes voitures de poste (rainées par des chameaux et qui font le service dans les steppes.

Une autre salle, basse encore, montre les produits du Caucasse : laines de chèvres sauvages, pierres, gemmes.

Dans d'autres salles : expositions scientifiques, chemins de fer de Sibérie avec cartes et maquettes de ponts et gares, salles des pétroles Nobel. Au premier étage, panorama du couronnement du Czar, par Gervex.

Pavillon de la Russie d'Asie
Pavillon de la Russie d'Asie

Comme je traverse une cour intérieure, richement décorée, mon attention est attirée par une salle spéciale dont la porte d’entrée porte l’inscription : « Administration générale des Apanages Impériaux de Russie », autrement dit, les biens du domaine impérial de l’Empereur. Un majestueux garde-chasse, haut de près de deux mètres, en costume gris, à bottes qui plient le pantalon, surveille toute la galerie. Il a la bienveillance d’un bon géant mais le regard très actif d'un surveillant qui voit tout.

Ce qu’ils sont riches les apanages impériaux. Si j’avais seulement cent mille deciatines de forêts, et si vous, lecteur ami, vous possédiez autant de sagènes cubes de néphryte, tous deux nous serions tranquilles sur la base de notre vie!

Le vulgaire ne comprendra pas l’inconcevable valeur de tous ces produits, de ces bois, de ces pierres, de ces fourrages. Pour lui, les immenses cartes statistiques, les gigantesques tableaux et plans qui tapissent les murs n’auront d’autre signification que de faire une exposition banale. C’est pourtant là que s’explique la fortune fabuleuse des Czars.

Il y a dans les collections de l'exploitation forestière des échantillons de bois de toutes les essences spontanées ou introduites artificiellement dans les forêts des apanages. Ce sont des billons de pin sylvestre, de mélèze, d’épicéa, d’aune noir et blanc, de tremble, d’érable, d’alizier, de cornouiller, de balsamier, de robinier, etc. Les forêts de Velsk, de Saint-Pétersbourg, de Samara, de Kiew, de Nijni-Novgorod, de Saratow, le bien du Mourghab et les pineraies de Biélovège, montrent des semences qui font des peuplements dont le débit annuel se chiffre par millions. Il y a là des plants qui réussissent dans les travaux de boisement des plus incultes steppes. El si vous voulez savoir comment on peut planter des gleditchia dans la terre noire, vous verrez des modèles d’outils, des explications sur le traitement des peuplements, leur surveillance, l'exploitation, la vente du bois sur pied, le façonnage. Vous examinerez les modèles des scieries d’Arkhangel et de Kovja. Mais je n’ose vous entraîner plus loin. Aussi bien voici des merrains de chêne, des douves qui vont vous effrayer.

Marchand Tcherkesse
Marchand Tcherkesse

Voici une autre industrie forestière, plusieurs industries, dois-je dire : la distillation du bois en vase clos, la fabrication du goudron résineux, de l’essence de térébenthine, de la poix, du goudron de bouleau, de la suie. Et voici la petite industrie populaire russe, le façonnage d’objets en bois et en écorce, faits à la main : bois de fusil en bouleau de Kostroma, cuillers du village de Teptiewka, d’autres en bois d’érable du village de Zapovka. Si l’on songe que plus de trois millions de cuillers sont préparées annuellement par les paysans, on voit qu’ils ont du pain sur la planche en travaillant précisément leur planche.

Je passe sur les modèles de radeau, les liens en tille employés pour le flottage du bois, de Biéliana, de Mariinka, qui transportent les planches le long du Volga, et sur les allèges du port de Kronstadt.

Voici les vins impériaux : Livadia, Massandra, Aidanil, de Tauride(sud de la Crimée); Abraou-Durso finer Noire); Kakhétie (Caucase). Et des huiles de rose, des eaux de rose.

La fabrique et raffinerie de sucre de Timachevo montre des betteraves à sucre bien conservées, des cassonnades, des sirops des trois jets, des mélasses, des clairces et des sucres taillés ou pressés.

Il y a encore du coton, des cotonniers de plusieurs espèces, poussés au Mourghab.

Marchand Syrien
Marchand Syrien

Et du thé cultivé dans le domaine de Tschakwa, près Batoum, des bambous, arbres à cire, arbres à laque, gommiers du Japon, rami, venus dans les pépinières des Apanages.

Au centre de la galerie, je remarque beaucoup les produits exposés par la fabrique impériale pour le travail des pierres dures à Péterhoff. Dans une belle vitrine, des vases en néphryte, d’autres en quartz, d’une coupe artiste, appartenant à Sa Majesté l’Empereur, retiennent l’attention ainsi qu’un très beau crucifix en mosaïque.

Et je sors, j’admire ce magnifique palais sibérien qui reproduit une partie du Kremlin de Moscou. C’est une cité russe dont les palais s’accotent à des tours et à des murs. La tour centrale avec sa toiture en inajolique polychrome, monte jusqu'à cinquante mètres de hauteur.

Toutes les façades ogivées dans le style byzantino-russes sont décorées à profusion de majoliques éclatantes. Une haute muraille de brique, crénelée, lui fait une enceinte de ville sacrée.

Un Sibérien
Un Sibérien



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