Maison de Paysan Russe - Expo Vienne 1873

Maison de Paysan Russe à l'exposition de Expo Vienne 1873

Rien de coquet et d'élégant comme l'Isbah russe, qui donnera aux visiteurs de l'Exposition une idée de l'architecture et de la construction employées par le paysan pour se maison.

Elle est toute en bois; les murs sont formés de poutres superposées et enchâssées à leur extrémité l'une de l'autre. Des bandes de feutre, serrées entre les poutres, forment un rempart imperméable au froid. A l'intérieur,ces poutres sont recouvertes de planches fixées horizontalement; le plafond, lui-même est en planches, ce qui donne à l'intérieur d'une chambre l'aspect d'une boite d'emballage.

Les frontons de l'entrée et de la toiture sont des bois coupés, d'une physionomie assez élégante.

Une terrasse, assez large, à laquelle on monte par quelques marches, permet au paysan de se reposer, le soir, en contemplant les prairies et les champs de blé qui l'environnent.

Mais l'intérieur est loin de répondre à l'extérieur. C'est généralement une grande pièce, où se trouve un four, qui sert à la cuisson du pain noir et des aliments, et aussi de chambre à coucher. Le moujik n'est pas difficile. Enroulé dans sa choya, pelisse de peau de mouton, il dort très bien, couché sur un long coffre de bois qui lui sert d'armoire et de lit.

Dans un angle brûle une petite lampe, suspendue devant une image religieuse, dont les tons noirs, enfumés, font ressortir le fond d'or dans lequel elle est enchâssée.

Une forte et solide table, quelques tabourets de bois, voilà ce qui constitue le mobilier de l'isbah.

Le lit est un meuble presque universellement inconnu. Les marchands riches et les nobles se payent, seuls, ce luxe.

Mais le moujik dort si bien, sur son coffre, avec la chaleur souvent asphyxiante que procure le four, chaleur si agréable quand, tout autour de l'isbah, s'étend un tapis de neige durcie par un froid de 15 à 20 degrés!

©L’Exposition Universelle de Vienne 1873