Des méthodes d'irrigation développées au premier siècle de l'ère chrétienne possédant leur propre mélodie. Tel est le thème principal proposé par le Soudan, le plus grand pays d'Afrique. Dans ce territoire traversé du sud au nord par le Nil se côtoient le désert du Sahara, une zone de savane à la végétation semi-aride, une vaste plaine argileuse et des zones humides verdoyantes inondées chaque année. Le pavillon du Soudan est surprenant du point de vue esthétique: une spirale conduit le visiteur jusqu'à la base d'un puits à travers un itinéraire plongé dans la pénombre (avec sol et parois). Au bout de ce chemin apparaissent les systèmes d'irrigation traditionnelle mis au point par les Soudanais il y a vingt siècles: le shadouf et la sakiya. Le shadouf est idéal pour de petites surfaces. La structure supérieure supporte une longue perche au bout de laquelle est accroché un seau ou une outre en peau. Un contrepoids est attaché à l'autre extrémité. Le seau remonte l'eau et la déverse dans un canal d'irrigation. La sakiya est une roue qui permet de puiser l'eau à une plus grande profondeur et sert à l'irrigation de plus grandes étendues. Le mécanisme se compose d'une grande roue dentée fixée sur l'axe vertical d'un puits, associée à une roue plus petite. Cette dernière est reliée à une autre roue, horizontale cette fois, entraînée par un animal de trait. En tournant, les roues émettent un bruit singulier, connu comme 'la musique de la sakiya'.
© Exposicion International Zaragoza 2008