Prusse - Expo Paris 1855

manque image

On arrive ainsi à l’exposition de la Prusse. Au-dessus du bureau de Prusse, et à côté, sont suspendus de magnifiques tapis de laine, de Berlin, ainsi que des objets de passementerie pour vêtements, meubles et carrosseries. Le carré en face contient toute sorte d’objets de passementerie, galons, ganses, tresses de Berlin et de Barmen ; l’embrasure à droite, des fils de coton et de laine à tricoter et à broder et des dessins de broderies de Berlin, spécialité industrielle de cette ville. L’allée qui s’ouvre en face de cette embrasure, contient, à gauche, des boutons d’étoffe et de la passementerie; à droite, une belle collection de velours d’Utrecht, de M. Noss, à Cologne.

L’embrasure suivante contient encore des produits de Bade, tels que tissus de coton et de lin, papiers peints, gravures, enfin un groupe en sucre, représentant un combats de soldats anglais, français et turcs avec des Russes.

A partir de là, commence l’exposition des tissus en laine, coton et soie de la Prusse. Dans l’allée qui s’ouvre en face de l’embrasure que l’on vient de quitter, ce sont, à droite, des pluches de laine et des velours d’Utrecht ; à gauche, des thibets, des pluches et d’autres lainages pour meubles et vêlements. Toujours en poursuivant la même allée, on voit, adroite, des passementeries, à gauche, entre des tissus de laine peignée et des soieries pour meubles et voitures, une superbe collection de fourrures et d’autres objets de pelleteries, ainsi que des animaux empaillés de Berlin. Vis-à-vis, à droite, ce sont encore des tissus de laine. On arrive ainsi à l’allée de la balustrade, dont l’angle droit est occupé par les fils, les tissus et les velours de coton, de Cologne, ainsi que par les vêtements confectionnés.

Les vitrines qui longent la balustrade de la galerie renferment les soieries, les velours et les rubans des fabriques de la Prusse rhénane. Au bout de ces vitrines, une allée s’ouvre, et l’on entre dans un vaste carré. En tournant à droite, on passe encore devant une rangée de vitrines remplies de soieries prussiennes; il en est de même du côté formant angle avec le précédent. Le troisième côté contient des lainages et des cotonnades des fabriques de Berlin et de la province de Brandebourg. Le quatrième côté appartient à l'Autriche ; il en sera question tout à l’heure.

Au milieu du carré s’élèvent encore un grand nombre de vitrines renfermant des soieries et des velours.

Le centre est occupé par une grande table carrée sur laquelle sont exposés les produits de la librairie et de l’imprimerie de Brunswick, Berlin, Gotha, Dessau, Francfort-sur-le-Mein ; de plus, des cartes à jouer, des épreuves lithographiques, des cartes gravés, des reliures, etc. On y remarque entre autres un écran de cheminée en broderie mosaïque, avec cadre de bois sculpté : il est de deux sœurs, Mlles Martens, à Cologne, et représente l'alliance des armes anglaises et françaises.

En face de ce carré s’ouvre une allée sur une vaste salle, dont le fond est occupé par une grande loge ornée de sculptures en bois et surmontée par les drapeaux et les armes de la Prusse ; une balustrade la sépare du reste de la salle ; on y monte par quelques marches flanquées de colonnes avec des aigles. Le centre de la loge est orné de deux bustes en bronze représentant Schinkel et Beuth, tous deux décédés et dont le premier opéra une révolution dans le goût architectural de son pays, tandis que l’autre aida puissamment au développement des arts industriels en Prusse. Dans les vitrines et sur les tables qui se trouvent par devant, sont exposés les dessins d’architecture, pour la plupart modèles de monuments élevés par le gouvernement prussien; de plus, les dessins industriels publiés par le même gouvernement pour servir de modèles aux artisans, enfin plusieurs grands ouvrages d’architecture publiés aux frais du gouvernement, tels que les monuments chrétiens de Constantinople du cinquième jusqu’au douzième siècle, etc. Au milieu de la loge est exposé l’album présenté par la Prusse rhénane au prince et à la princesse de Prusse, à l'occasion du vingt-cinquième anniversaire de leur mariage. Cet album contient 78 originaux, pour la plupart coloriés, par les artistes les plus distingués de la province rhénane, et dont les sujets sont tirés de l'histoire et des traditions populaires des contrées du Rhin.

Il faut un permis spécial du commissaire de la Prusse pour examiner les dessins, l’album étant ordinairement fermé. La reliure, dont les ornements sont en or, en argent et en ivoire et émaillés, a été exécutée par le relieur Wenker à Düsseldorf, d’après les dessins du peintre André Muller. La couverture supérieure avec ornements d’argent est dans le style gothique, la couverture inférieure avec ornements d’ivoire est dans le style byzantin.

Les embrasures des fenêtres à droite de cette loge, contiennent les fils et tissus de lin et de chanvre de la Silésie, de la Westphalie, de la province du Rhin et du Brandebourg ; la dernière embrasure est occupée tout entière par les cartes géographiques de M. Perles à Gotha. Les autres côtés de la salle, ainsi que les vitrines du milieu sont remplis par les tissus de laine et de lin. Au centre est placée une grande table, autour de laquelle sont disposés des ouvrages d’architecture, des dessins industriels, des cartes géographiques, des chromolithographies, des gravures en taille douce, des épreuves photographiques, etc.,exécutés et publiés pour
la plupart à Berlin. On y remarque entre autres deux beaux ouvrages sur les peintures et objets d’art d’Herculanum, Pompéï et Stabiac ; un album de photographies représentant des modèles pour artistes et industriels, de M. de Minutoli à Liegnitz (Silésie) -, des cartes géologiques de M. de Buch; des reliefs du Vésuve et des iles de Ténériffe et de Palma, également d’après M. de Buch.

©Promenades dans l'exposition de 1855