Prusse, Zollverein - Expo Paris 1855

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De là, si nous portons nos regards à gauche, nous nous trouvons devant quatre loges élégamment ornées de velours rouge, sur lequel se détachent des arabesques blancs en carton-pierre. Ce sont les trophées de la Prusse et des États qui ont exposé collectivement avec elle. La première loge contient les broderies des montagnes de la Saxe, où, comme en Suisse, une nombreuse population est occupée par cette industrie. On en remarquera le beau travail et l’excessif bon marché. On y verra des gilets brodés à 5 et 6 fr ; le gilet brodé en velours, 20 fr, etc. M. Hietel, de Leipsic, a composé des broderies do crêpe et de cheveux sur tissus de soie blanche. Parmi les tableaux brodés avec des cheveux à l'aiguille, travail très-bien exécuté, on remarquera le portrait du roi de Saxe, et un autre de Napoléon 111, au prix de 200 fr. ; un cheval bien dessiné, etc. Le fond de cette loge paraît destiné à une glace de la fabrique de Manheim, d’après l’inscription qu’elle porte, mais la pièce ne s’y trouve pas.

Devant cette logo, une statue de bronze de deux mètres de hauteur se dresse devant nous. Cette statue représente roi Frédéric Guillaume III, père du monarque actuel, en costume romain. Elle est tondue d’après le modèle de M. Kiss et exposée par l’école royale des arts et métiers de Berlin : ce qu'il y a de plus à y remarquer, ce sont les travaux de ciselure et d’incrustation d’or et d’argent dont elle est ornée. L’or et l’argent employés à cet effet sont d’une valeur de 6,750 fr. Le prix des travaux exécutés et qui ont duré trois ans, forme un total de 25,330 fr., la fonte et le modèle non comptés. Elle est destinée à orner l’École de laquelle elle est sortie.

Devant cette statue, une petite exposition attire par la célébrité du nom et le parfum qu’elle répand.

Le lecteur aura deviné qu’il s’agit de l’eau de Cologne exposée par l’illustre et éternel Jean-Marie Farina. Sur du velours rouge, reposent les productions des sculpteurs et des ornementistes de la cathédrale inachevée de Cologne. On voit des corniches, des flèches et autres ornements exécutés avec un fini parfait, dans une pierre de grès. Des photographies très-bien réussies montrent les détails de la cathédrale : de l’autre côté, des stéréoscopes dressés sur une table, amuseront le visiteur par la parfaite clarté de leurs images qui se détachent merveilleusement et se dressent devant l’oeil au bout de quelques secondes.

Devant ces objets et en face des quatres trophées, on a disposé une Flore entourée de cerfs en grandeur extra-naturelle, et d’autres ornements de jardin, en zinc recouvert d’une couche de cuivre par la galvanoplastie. Ces objets sont coulés sans retouche et se distinguent parles formes élégantes et le bon marché.'Les deux cerfs dorés, qui sortent des ateliers de MM. Devaranne et Winkelmann, à Berlin, sont faits d'après le modèle du célèbre sculpteur Rauch, et coutent 1900 fr.

Retournons au deuxième trophée, qui contient la poterie de grès fin et de pâle décorée par des couleurs, de l’or et du platine. On verra également exposées de grandes pièces de terre cuite et les pavés en mosaïque de Villeroy et Boch.

Les célèbres manufactures de glaces a Aix-la-Chapelle ont exposé une glace colossale très-pure, dans le troisième trophée. Deux vases élégants de porcelaine richement dorés ornent l’entrée. Des lustres en porcelaine, figurant des (leurs, des raisins et des feuilles d’un joli effet, décorent le plafond de cette loge.

Dans le quatrième trophée prussien sont étalés les produits de la manufacture royale de porcelaines à Berlin. Cet établissement doit sa réputation h la perfection de ses peintures sur porcelaine. Aussi verra-t-on avec plaisir la belle coupe de grande dimension, au milieu, ornée d'un tableau représentant l’Amour et l’Ondine, d’après un poème de Goethe. D’autres groupes et figures d’une grande beauté se trouvent dans celle loge. .Mais les pièces capitales de cette exposition se trouvent en face de la loge. Ce sont cinq vases de grande dimension, ornés de peintures, d'après M. Kaul-Bach et d’autres.

©Promenades dans l'exposition de 1855